Wayne Shorter

Joni Mitchell, quelques jalons dans sa discographie luxuriante

J’ai ré-écouté certains albums enregistrés par Joni Mitchell – rien à voir, mais alors rien du tout, avec Eddy Michell ou Johnny Haliday -, et par là même redécouvert – découvert parfois – quelques merveilleuses chansons de cette auteur / compositeur / interprète / peintre que beaucoup classent du côté de Joan Baez, Emmylou Harris ou Carole King. Sa discographie est plutôt homogène, avec quelques incursions côté jazz (l’album Mingus, 1979) ou symphonique (Both Sides Now, 2000), elle pourrait sembler monotone voir ennuyeuse mais croyez moi, elle mérite une écoute approfondie. Parmi les titres qui de mon point de vue ressortent se trouvent Comes Love, franchement jazz, une belle reprise de You’re My thrill, ou Both Sides Now (titre de l’album dont tous trois sont issus) ; sur Court and Spark, publié en 1974, je retiens le « hit » Help Me, et encore Raised on Robbery, atypique, ou Same Situation (appréciez la voix !). Turbulent Indigo (1994) m’apparaît comme un passage à vide (Sex kills, et encore…) tandis que Night Ride Home (91) est une excellente introduction à l’univers de l’artiste (Night Ride Home, Passion Play, Cherokee Louise, avec un subtil Wayne Shorter en accompagnateur discret au sax , The Windfall ou Come In From the Cold. Considéré comme l’un de ses meilleurs albums, Hejira (76) m’est longtemps apparu aussi bavard qu’un film de Woody Allen, mais c’est finalement un compliment : Furry Sings the Blues est peut-être mon morceau préféré, avec l’harmonica subtil de Neil Young, et Coyote est excellent. La ré-écoute de The Hissing of Summer Lawns (75) me laisse sur la même faim que les autres fois. Mingus (79) ne constitue à mon sens ni une bonne introduction à la chanteuse, ni au jazz, ni à l’univers du contrebassiste qu’elle admirait ; je le conseille aux vrais amateurs de l’une et / ou des autres. Et il y a encore beaucoup d’autres albums, j’y reviendrai probablement dans ce blog. Car la belle Joni Mitchell, avec ses nombreuses rencontres et influences musicales (Shorter, Pastorius, Colaïuta, Crosby, et tout musicien influent passé par Laurel Canyon) est une des plus grandes personnalités de la scène musicale depuis… Woodstock !

(article écrit et publié pour la 1è fois en 2004)