David Bowie

Hunky Bowie Dory

Article écrit et publié pour la 1è fois en 2008


C’est le Bowie que je préfère. Celui de 1971, c’est à dire d’avant Ziggy Stardust et d’après The Man Who Sold The World. C’est l’album Hunky Dory, qui donne une idée du talent de mélodiste de Bowie, qui rend hommage à Dylan et au Velvet Underground, qui hésite encore entre l’acoustique et l’électrique (il ira carrément dans cette voie avec Ziggy), qui prend des risques (Quicksand ou Andy Warhol) en se cherchant et en empruntant d’étonnants chemins.

Ceux de Quicksand justement, avec son superbe refrain et sa sonorité piano-guitare sèche… ce dernier instrument qui porte littéralement la chanson Andy Warhol. Mais le meilleur est à chercher du côté de Changes, qui ouvre si joliment l’album et reste une des plus belles chansons du garçon qui, à l’époque, a 24 ans… Ou alors de Oh! You Pretty Things, qui suit juste après et surtout de Kooks qui est une merveille de chanson à fredonner. La voix de l’artiste se métamorphose pour parodier le timbre de Robert Zimmerman (alias Dylan) lorsqu’il lui chante son admiration, elle ferait pâlir d’envie Lou Reed sur Queen Bitch. Les influences sont là, l’artiste a suffisamment de talent et de caractère pour les clamer, les reconnaître, lui qui tracera une route différente et tout autant (plus ?) originale. La preuve ? The Bewlay Brothers, morceau qui clôt le disque de manière surprenante et magistrale. Mentions spéciales sur ce titre à la guitare de Mick Ronson, dont le son est fabuleux (voir Moonage Daydream, sur l’album qui suivra, Ziggy Stardust) et au piano de Rick Wakeman qui, plus tard, sévira au sein du groupe de rock progressif Yes. La rythmique est assurée par Trevor Bolder (Bass) et Mick Woodmansey (drums). Ce Bowie est un joyau !

 

Escovedo, mélange de Tequila et de Bourbon

Alejandro Escovedo IsaakEyesVoilà une vraie révélation, une belle émotion. Les américains disent qu’il s’agit d’un « musician’s musician », à savoir un musicien pour musiciens, de ceux qui vendent certes peu, ne font pas la une des magazines mais sont reconnus et encensés par leurs pairs. Qui ne s’y trompent assurément pas, tant le gars a du talent. Il faut le voir et l’entendre (ce que j’ai eu l’occasion de faire, tout à fait par hasard) avec sa guitare acoustique, propulsé par violon (si, si !), violoncelle, contrebasse, seconde guitare et batterie de sa petite bande. La musique trempe dans le rock, le blues la country sudiste teintée de d’un accent mexicain puisque notre « hombre » vient du sud du Rio Grande. C’est d’Alejandro Escovedo dont je vous parle, son nom ne vous dit probablement pas grand chose, et cependant il a déjà commis plusieurs albums, dont il est le compositeur talentueux. A Man Under The Influence date de 2001, c’est l’un de ses albums les plus aboutis, et Don’t Need You donne une excellente idée de la sonorité et des climats qu’il crée (violon et violoncelles donnent une couleur intense), et la voix (des couleurs de Tom Petty et Jonathan Richman, voire David Bowie, dans Velvet Guitar notamment ?) est convaincante. Follow You Down et Wedding Day sont deux jolies balades tandis que Castanets est un vrai rock bien électrique (et pas mon morceau préféré). C’est Rosalie qui finalement illustre ce post, elle est révélatrice du sens mélodique et musical d’Escovedo, du climat et des influences du bonhomme et aussi de ce disque. J’aurais aussi pu choisir Wave, qui est une bien jolie chanson ! Si vous aimez, alors promis, je reviendrai avec d’autres albums. Bonne découverte !

Rosalie, par Alejandro Escovedo

(Article écrit et publié pour la première fois en 2008)